Richard Wagner et Franz Liszt représentent sans nul doute l’amitié la plus fascinante de toute l’histoire de la musique. Le premier, génie tempétueux et échevelé, lecteur de Bakounine et partie prenante des mouvements révolutionnaires allemands du milieu du 19e siècle ; le second, proche de toutes les aristocraties européennes et de l’Église catholique, qui appelait de ses vœux la « grande Mission sociale et religieuse » des artistes. Bien qu’en apparence tout puisse les opposer, ces deux figures ne cessèrent de correspondre toute leur vie, et Liszt d’inlassablement défendre Wagner. Le hongrois est le premier à connaître les projets de composition de Tristan et Isolde dès 1855, qu’il encourage pleinement, d’autant qu’il assurait cinq ans auparavant la création de Lohengrin qui confère alors à Wagner une solide reconnaissance publique. Marié à la fille de Liszt, Cosima, Wagner déclare peu avant la création de Parsifal en 1882 à propos de son beau-père : « Voici celui qui, le premier, a eu foi en moi, et sans lequel vous n’auriez peut-être pas entendu une seule note de moi ».
Ce programme, dirigé par Jakob Lehmann, donne à entendre plusieurs extraits de deux jalons de l’œuvre opératique de Wagner. Au centre de ce flot ininterrompu de musique, le pianiste Bertrand Chamayou relève le défi d’interpréter les deux concertos de Liszt dans une même soirée, exercice virtuose que n’aurait pas renié Liszt lui-même.
PROGRAMME
Richard WAGNER (1813-1883)
Parsifal, extraits
Prélude du premier acte
Musique de la transformation du premier acte
Enchantement du Vendredi Saint
Franz LISZT (1811-1886)
Concerto pour piano n°1
Concerto pour piano n°2
Richard WAGNER (1813-1883)
Tristan et Isolde, extraits
Prélude au premier acte
Mort d’Isolde
Sur instruments allemands du milieu du 19e siècle
DISTRIBUTION
Jakob Lehmann, direction
Bertrand Chamayou, piano
Les Siècles