MOZART / LIGETI
PROGRAMME
György Ligeti (1923 – 2006)
Kammerkonzert (1969-1970)
Ramifications (1968)
Concerto pour violon (1990, révisé 1992)
Concert Românesc (1951)
Interprétation sur instruments modernes.
DISTRIBUTION
Isabelle Faust, violon
Les Siècles
François-Xavier Roth, direction
Pour entamer la deuxième partie de l’année de célébration de leurs 20 ans, Les Siècles célèbrent le centenaire de György Ligeti (1923-2006) en explorant certaines pages essentielles de cette figure majeure de la seconde partie du XXe siècle et la faisant dialoguer avec l’œuvre intemporelle de Wolfgang Amadeus Mozart : un projet emblématique du projet artistique de l’orchestre qui jonglera entre instruments classiques et modernes pour donner à entendre les différences fondamentales des instruments et des sonorités qu’avaient à leur disposition ces monstres sacrés de la musique savante occidentale.
Des deux viennois de circonstance Les Siècles et François-Xavier Roth exploreront notamment leur appropriation de la forme concertante, des lettres de noblesses données par Mozart au genre jusqu’aux interrogations formelles de Ligeti le poussant dans ses derniers retranchements, avec comme complices Isabelle Faust (violon) et Alexandre Melnikov (piano).
LES OEUVRES
Kammerkonzert
Ligeti : « Le titre de Concerto fait allusion au fait que les treize instrumentistes ont tous des parties d’égale importance à jouer ». Dans le Kammerkonzert, Ligeti pousse dans ses retranchements la définition de la forme concertante, en préférant au(x) soliste(s) traditionnels des groupes de solistes produisant des textures micropolyphoniques se dégageant de l’ensemble. L’écriture fascine par sa radicalité et son côté ludique, précise et complexe, d’« un ordre un peu désordonné » des mots du compositeur.
Ramifications
Composé durant l’hiver 1968-1969 à la demande de la fondation Koussevitsky et dédié à Serge et Natalie Koussevitsky, Ramifications représente un tournant important dans l’évolution du langage de Ligeti. Les blocs sonores denses et statiques développés au début des années soixante — et réalisés surtout dans Atmosphères — se transforment ici en une sonorité plus transparente et plus relâchée. Le titre ne se rapporte pas au mouvement des voix individuelles mais à celui des faisceaux de voix, et, par conséquent, la structure de la composition est fondée sur les ouvertures et fermetures de ces faisceaux et sur leurs transformations continuelles. L’autre nouveauté de la composition se manifeste dans l’utilisation d’intervalles plus petits que le demi-ton. L’ensemble est divisé en deux groupes égaux accordés à des diapasons différents, décalés d’un peu plus d’un quart de ton. Par ce moyen, Ligeti obtient une sonorité tout à fait particulière, fluctuante et irisée.
Lucie Kayas , programme du Théâtre du Châtelet, 1996-1997.
Concerto pour violon
Multipliant comme le Concerto Românesc les références à la musique traditionnelle roumaine et hongroise, le Concerto pour violon créé en 1992 par Saschko Gawriloff à Cologne est caractéristique des dernières explorations de Ligeti, conjuguant avant-garde et formes traditionnelles. Cinq mouvements dans lesquels s’entremêlent polymétrie, polyrythmie, et microtonalité, au centre des recherches du compositeur dans les années 80.
Concerto Românesc
Portant une affection particulière au répertoire populaire roumain et hongrois, György Ligeti se rend à Bucarest entre 1949 et 1950 pour l’étudier à l’Institut du folklore de Bucarest. De ces explorations naît le Concert Românesc (Concerto roumain), œuvre de jeunesse fondée sur des mélodies populaires et reprenant les tournures harmoniques courantes de la musique roumaine. Ce concerto ne fut cependant créé que 20 ans après, les innovations du compositeur ayant provoqué d’âpres débats lors des répétitions initiales, finalement interrompues.